La Couleur du lait de Nell Leyshon plante son décor dans la campagne anglaise où vit Mary, quinze ans, l'héroine de ce court roman. Les saisons, tourment récurrent des paysans, scandent le récit, tout autant que la Bible qui règle la vie de ces quatre jeunes filles misérables, soumises à la brutalité du père et à l’austérité de la mère. Une ferme miteuse, un grand-père aimable et malicieux, seulement avec l'une de ses petites-filles, Mary.
Aucune majuscule, des phrases courtes qui portent, tel est le récit de la vie de Mary, avec ses formules à l’emporte-pièce, ses hésitations, mais surtout une obstination admirable.
Mary, qui se voyait bien rester fille de ferme et s’accommodait du travail harassant et des maigres pitances. Mais son père l'envoie vivre au presbytère du village , où le pasteur a besoin d’une fille de maison pour son épouse gravement malade. Si ses sœurs lui envient ce changement de condition, Mary, elle, aurait préféré rester auprès des siens mais va néanmoins accepter sa condition en échange de ce qu'elle souhaite plus que tout: apprendre à lire et à écrire.
Et c'est un récit poignant et bouleversant, sans concession, qu'elle nous livre ici.