mercredi 16 décembre 2015

Incarner nos histoires

Marcher sur le bord de la mer, explorer les restes d'une bâtisse autrefois habitée, découvrir un village anglais pittoresque étrangement désert et même enquêter sur une disparition suspecte. Ces expériences immersives que l'on retrouve habituellement dans ces romans que nous aimons tant, je vous les propose via un médium souvent incompris, qui peut pourtant offrir de vrais chefs d’œuvres contemporains : les jeux vidéo. Fini le temps où on ne pouvait que détruire des envahisseurs extraterrestres ou secourir la princesse emprisonnée dans sa tour.

Aujourd’hui, on nous raconte une histoire intrigante, on pousse notre réflexion sur les grandes questions philosophiques à propos de l’Homme ou on nous éblouit simplement avec les couleurs, l’ambiance et la musique qui sont à notre portée. Poésie, polar, science-fiction, philosophie, fantastique, psychologie… Oui, je parle toujours de jeux vidéo. Grâce aux plateformes numériques, il est maintenant possible pour les développeurs indépendants de faire découvrir ces perles sur lesquelles ils ont mis tant d’efforts. Ils n’ont aucune restriction commerciale comme ces géants de l’industrie qui doivent respecter un cadre précis et un potentiel de ventes. Les jeux «Indies» (pour indépendants) sont l’équivalents de ces auteurs qui se publient eux-mêmes pour pouvoir rejoindre un public, aussi petit soit-il, qui partage la même vision et la même passion.


Trêve de louanges. Voici quelques suggestions testées par votre humble bibliotechnicienne / joueuse avertie ci-présente :


The Vanishing of Ethan Carter

Le polar vécu au premier rang

Entrez dans un monde aux graphismes à couper le souffle. Le récit nous place en 1973 où l’on incarne l’enquêteur Paul Prospero spécialisé en activités paranormales. Ethan Carter a disparu et cette enquête mène Prospero au cœur d’une histoire incroyable. Les amateurs de nouvelles littéraires seront servis, car l’histoire est ponctuée de ces textes aussi intrigants les uns que les autres. Cœurs sensibles s’abstenir, il s’agit d’un récit policier fantastique où l’on enquête sur des meurtres et qui nous réserve également quelques surprises dans une ambiance parfois lugubre…


Disponible sur PlayStation 4 et Microsoft Windows.

Dear Esther

La réflexion et la simple dégustation de la beauté

Dear Esther est une expérience lyrique où aucune intervention autre que notre écoute et notre curiosité n’est nécessaire. Notre personnage se retrouve sur une île aux paysages des côtes irlandaises qui semble déserte. On nous demande seulement de la visiter et d’écouter le récit d’un homme récitant des lettres pour Esther. Qui est Esther? Qui est ce narrateur? Pourquoi cette île? Un récit épistolaire poussant notre réflexion et qui est fait pour les amateurs de l’inconnu…


Disponible seulement sur ordinateur supportant Microsoft Windows, Linux ou Mac OS.

Never Alone

Partir à la découverte d’une légende iñupiat.


Vivre la légende… C’est ce que nous propose Never Alone. Plongez-vous au cœur de cette histoire iñupiat racontée depuis des générations dans ces tribus lointaines au nord de nos terres. Nous incarnons une petite fille iñupiat ainsi qu’un esprit des terres nordiques, un petit renard arctique, tous deux partis à la recherche de la source d’un éternel blizzard qui empêche la tribu nomade de chasser les troupeaux en mouvement. Il s’agit d’un graphisme simple aux textures et aux couleurs magistrales.



(PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 3, Wii U, PlayStation Vita, Microsoft Windows, Mac OS)


This War of Mine

Récit de guerre et de survie…


Non il ne s’agit pas d’un jeu de tir, de commandos sanguinaires ou d’armées à anéantir. This War of Mine montre l’autre face de la guerre. Les civiles. La survie. L’animosité qui refait surface chez l’Homme face au désespoir. En termes techniques, il s’agit d’un jeu de simulation. Autrement dit, on tente de survivre en se bâtissant un refuge, en récoltant le peu de nourriture disponibles, en volant les plus chanceux… Il s’agit d’un monde sombre, dur et triste, constamment teinté de gris. Comme quoi tout n’est jamais tout noir ou blanc…



(Android, iOS, Microsoft Windows, PlayStation 4, Linux, Xbox One, Mac OS)

Ainsi voici mes suggestions testées et approuvées: un recueil de nouvelles, un roman épistolaire, une légende et un récit de guerre.

À venir, d’autres suggestions se retrouvant au cœur d’univers surréalistes.

Bonne lecture!

Anita
Votre bibliotechnicienne aux cheveux rouges

mercredi 18 novembre 2015

Migrants, de tous les temps et de tous les continents

Quelques films pour une réflexion sur la condition de tous ces déracinés du monde.
La pirogue   
Eden à l'Ouest
Frozen River
Dieu a-t-il quitté l'Afrique?
Va, vis et deviens
Samba


                              


               
                                  


mardi 10 novembre 2015

La couleur du lait


La Couleur du lait de Nell Leyshon plante son décor dans la campagne anglaise où vit Mary, quinze ans, l'héroine de ce court roman. Les saisons, tourment récurrent des paysans, scandent le récit, tout autant que la Bible qui règle la vie de ces quatre jeunes filles misérables, soumises à la brutalité du père et à l’austérité de la mère. Une ferme miteuse, un grand-père aimable et malicieux, seulement  avec l'une  de ses petites-filles, Mary. 
Aucune  majuscule, des phrases courtes qui portent, tel est le récit de la vie de Mary, avec ses formules à l’emporte-pièce, ses hésitations, mais surtout une obstination admirable. 
Mary, qui se voyait bien rester fille de ferme et s’accommodait du travail harassant et des maigres pitances. Mais son père l'envoie vivre au presbytère du village , où le pasteur a besoin d’une fille de maison pour son épouse gravement malade. Si ses sœurs lui envient ce changement de condition, Mary, elle, aurait préféré rester auprès des siens mais va néanmoins accepter sa condition en échange de ce qu'elle souhaite plus que tout: apprendre à lire et à écrire. 
Et c'est un récit poignant et bouleversant, sans concession, qu'elle nous livre ici.

jeudi 29 octobre 2015

Critique d’un Journal d’un étudiant en histoire de l’art de Maxime-Olivier Moutier

Maxime-Olivier Moutier est retourné aux études en 2009 pour compléter un certificat en histoire de l’art à l’Université du Québec à Montréal. C’est entre autres pour l’aider à ne pas décrocher qu’il a couché sur papier cette expérience. Moutier est psychanalyste. Il savait donc qu’en parlant de ses difficultés, il arriverait à les surmonter plus facilement.

Le narrateur du Journal d’un étudiant en histoire de l’art est en quelque sorte son alter ego. Dans ce roman, nous suivons  les tribulations d’un père de famille qui fait un retour aux études et qui jongle de peine avec toutes ses responsabilités : éducation de ses trois enfants, absences répétées de sa conjointe, conciliation travail/études. Pour fuir ses problèmes personnels, il se réfugie dans les livres d’art et dans les expositions muséales.

Outre l’histoire de l’art et le monde universitaire, le narrateur réfléchit aussi sur le couple et la famille modernes, sur les relations d’amitié et sur l’infidélité. Le ton est souvent sérieux mais parfois aussi comique voire absurde. Quelques passages psychédéliques brisent le rythme rapide et fluide de cette brique de plus de 400 pages mais n’enlèvent rien à la beauté de la prose analytique de ce psychanalyste.

Ce roman rendra assurément tous les anciens étudiants nostalgiques, surtout ceux qui, comme moi, ont fréquenté l’UQÀM, mais plaira aussi à tous ceux qui s’intéressent, de près ou de loin, à l’univers de l’art. À l’instar d’un professeur, Maxime-Olivier Moutier partage généreusement ses connaissances dans ce domaine avec les lecteurs qui se donnent la peine de parcourir les nombreuses pages de son dernier livre. 

Simon-Pierre Crevier, M. S. I.
Bibliothécaire / Librarian - Ville de Beaconsfield
Tél: 514 428-4400 poste 4471  

lundi 5 octobre 2015

Qu'est-ce qui vous fait marcher?

Qu'est-ce qui fait marcher le monde?

Avant l'hiver que j'appréhende beaucoup, je satisfais mon grand besoin de sortir, soit pour aller prendre une  simple marche ou faire une grande randonnée; il faut garder la forme pour passer à la raquette très bientôt. Que l'on soit adepte de randonnée, de trekking ou simplement de plein air en famille, de nombreux sites vous proposent des marches pour tous les goûts. 
Et la marche nous ouvre mille perspectives.
Cette fonction essentielle que nous apprenons avec tant d'énergie dès notre plus jeune âge devient plaisir et passion voire même philosophie lorsque nous la pratiquons comme un loisir.
Et qu'elle soit rapide, nordique, de randonnée, gourmande (une occasion d'aller manger un plat réconfortant) sportive, urbaine, artistique (photographier la nature) ou pour retrouver la ligne, on peut s'y adonner en toute saison.
Pour moi, marcher dans la nature est un excellent moyen d'évacuer le stress d'un emploi du temps chargé.
À l'automne, les sous-bois odorants et les jeux de lumière facétieux vous font oublier l'humidité et la saleté de la ville. Ah l'automne! ce n'est pas ma saison préférée, mais même si les jours racourcissent, le vert se conjugue en nuances infinies, virant peu à peu au jaune, orangé ou au rouge. On peut se promener sur des sentiers, parfois boueux certes,  mais où les tapis d'aiguilles vertes sont un velours pour les pieds et les couleurs des érables ravissent l'œil.
Nos régions regorgent de lieux plus beaux les uns que les autres; pour s'en convaincre, il n'y a qu'à feuilleter la revue Marche et randonnée ou Géo Plein air, qui proposent  des reportages de randonnée à travers tout le Québec et où l'on trouve de judicieux conseils d'achats pour tous les sports de marche ou de plein air.
Depuis plusieurs années, j'attends toujours avec impatience ces marches en montagne ou en rase campagne avec mes amis du club de randonnée. Cette bouffée d'air pur et le lien noué avec des personnes qui partagent ma passion, m'offrent une occasion  de me ressourcer et de littéralement remettre les pieds sur terre tout en apprivoisant mes peurs (les hauteurs, les chutes). Je suis toujours très fière lorsque j'ai atteint un sommet, à ma mesure, et que s'ajoute au plaisir de  contempler le paysage, la fierté de m'être dépassée. D'autres fois, une simple randonnée à travers champs éveille mes sens; je peux marcher perdue dans mes pensées ou en refaisant le monde avec mes compagnons de marche, selon l'humeur. La marche nourrit ma curiosité et  m'ouvre l' esprit.
''La meilleure façon de marcher, c'est encore la nôtre, C'est de mettre un pied d'vant l'autre et d' recommencer*''
*Chanson de troupe, à l'origine pour les scouts


lundi 28 septembre 2015

Nouveau service : tout chaud sorti des presses


Il me fait plaisir de vous annoncer que la bibliothèque de Beaconsfield, en association avec la librairie Monet, offre maintenant un choix de nouveautés en français qui viennent tout juste de paraître en librairie.

Grâce à ce nouveau service accéléré, soyez les premiers à lire le plus récent best-seller ou autre roman très attendu.

Une section a été accommodée pour mettre en valeur ces livres : ils sont placés sur le dessus du meuble des nouveautés à l'entrée de la bibliothèque.

Pour vous guider, repérez l'affiche ci-dessus.

Simon-Pierre Crevier, M. S. I.
Bibliothécaire / Librarian - Ville de Beaconsfield
Tél: 514 428-4400 poste 4471  


samedi 26 septembre 2015

La bière en effervescence

Depuis une dizaine d’années, le marché des bières de microbrasserie a explosé dans le monde entier. Et le Québec n’y échappe pas. Certains disent même que « le Québec est le véritable paradis de la bière sur terre!* » Cette affirmation n’est pas si exagérée compte tenu le fait que notre province compte plus d’une centaine de microbrasseries et une foule de types de bière différents. N’ayant pas de tradition ancestrale de brassage, les brasseurs d’ici ont la chance d’expérimenter de nouveaux styles tout en s’inspirant des traditions belge, anglaise, allemande et autres.

Nos voisins du sud ont entamé cette révolution il y a plusieurs années et inspirent le monde entier dans ce domaine. Nos brasseurs ont la chance de collaborer avec ceux du nord-est des États-Unis (Vermont, Maine, New Hampshire, New York, etc.) pour créer des styles hybrides qui séduiront même les plus sceptiques.

Si je vous dis Imperial Pale Ale, American Wild Sour Ale, Barley Wine (vin d’orge), Gueuze, ça vous dit quelque chose? Heureusement, nous avons des livres sur ce sujet à la bibliothèque qui pourront vous aider à décortiquer toutes ces appellations et à en apprendre plus sur le monde évolutif de la bière.

Pour connaître les microbrasseries à travers le monde (en anglais) : Pocket Beer Guide 2015 : the world's best craft and traditional beers by Stephen Beaumont and Tim Webb
Pour les microbrasseries du Québec et pour la décortication des styles (en français) : Le guide de la bonne bière du Québec par Mario D’Eer


*Citation prise dans Le guide de la bonne bière du Québec


Simon-Pierre Crevier, M. S. I.
Bibliothécaire / Librarian - Ville de Beaconsfield
Tél: 514 428-4400 poste 4471  

samedi 19 septembre 2015

Lisez numérique


                                                       Livres électroniques en français

Nouveaux livres électroniques (ebooks) en téléchargement. 
Servez-vous, c'est gratuit pour les membres !

Vous voulez en savoir plus? 514 428-4400 poste 4473




vendredi 18 septembre 2015

Docu: Le sel de la terre



 Le sel de la terre, documentaire

Si comme moi, vous aimez les documentaires, je vous recommande "Le sel de la terre" de Wim Wenders et Juliano Ribeiro Salgado.  Vous y suivrez les traces du père de Juliano, Sebastiao Salgado, immense photographe brésilien,  et partirez à la découverte de territoires et paysages grandioses.

Le sel de la terre est un de ces films qui nourrit à la fois le cœur, l'esprit et l'âme.
Ce documentaire est instructif, émouvant et d'une splendeur remarquable.
C'est une ode à la beauté du monde et un appel à sa préservation.

Un grand film à voir!


Et aussi:
Le sel de la terre: Bande-annonce (metropolefilms sur Youtube)
Sebastio Salgado: Genesis
Wim Wenders: Pina; Buena Vista Social Club 

dimanche 13 septembre 2015

Venez, venez tous!

Nous sommes heureux de vous présenter le nouveau blogue de l’équipe de la Bibliothèque de Beaconsfield.

Vous y trouverez notamment :

  • Des suggestions de lecture des employés et des usagers;
  • Des informations sur nos services et programmes;
  • Ainsi que des nouvelles sur l’actualité littéraire et sur le monde culturel.


Ce lieu de rencontre virtuel vous permettra de connaître les intérêts et les spécialités des membres de notre belle équipe.
En effet, ils partageront leurs coups de cœur et nous espérons que ce dialogue se poursuivra une fois sur place.
Je tiens à souligner l’initiative d’Anne Bourel, chef de section des services au public, qui a offert une vraie cure de rajeunissement (plus que méritée!) à notre ancien blogue en créant cette nouvelle plateforme web.

Si vous souhaitez partager l’un de vos plus récents coups de cœur, nous vous invitons à la
contacter. Il nous fera plaisir de publier vos suggestions de lecture sur notre blogue.

Bonne lecture et au plaisir de vous accueillir virtuellement, mais aussi en nos murs!



Élizabeth Lemyre
Bibliothécaire en chef – Ville de Beaconsfield
elizabeth.lemyre@beaconsfield.ca
514 428-4400, poste 4474